vendredi 12 décembre 2014

Breaking Bad


Walter White est professeur de physique chimie dans un lycée du Nouveau Mexique. Il mène une vie paisible entouré de sa femme Skyler et son fils Junior, avec lesquels il attend patiemment la venu du bébé à naître tout en essayant d'arrondir les fins de mois grâce à ses heures supplémentaires dans une station de lavage. Et un jour, bam!, on lui annonce qu'il est atteint d'un cancer des poumons. On ne lui donne pas longtemps à vivre. C'est le drame.
Son premier soucis, c'est de laisser assez d'argent à sa famille pour vivre lorsqu'il ne sera plus là. Son beau-frère Hank travaille au stups. Ce n'est donc pas un secret : le trafic de drogue rapporte gros. Walter prend contact avec un de ses anciens élèves, Jesse Pinkman, connu pour être un junkie dealer. Le marché est simple, Walter - grâce à ses talents de chimiste - crée de la méthamphétamine, assisté par Jesse qui s'occupe de la vente.
Voici la topo du premier épisode de Breaking Bad (dans les grandes lignes, hein!).

Walter Junior (Flynn) - Walter - Skyler - Marie - Hank - Jesse

Alors, celle qui est considérée comme l'une des meilleures séries télé américaines mérite-t-elle son titre? A vous de juger. Pour moi, c'est fait.
En un mois et des poussières, avec mon amoureux, on a regardé les 62 épisodes de Breaking Bad (enfin disons 60, ayant commencé bien avant sans avoir le temps ni l'envie de poursuivre...).
Une histoire de dealer, de famille, d'enquête... des thèmes déjà prisés, donc qu'est-ce qui fait de cette série une œuvre à part? Tout un tas de choses je dirai (merci pour l'information, c'est très concluant!).

Tout bien réfléchit, il va m'être difficile de parler de ce qui me tient à cœur sans en dire un peu plus. Je ne dirais pas TOUT mais quand même un peu ^^ Pour ceux qui souhaitent l'éviter : les acteurs sont extraordinaires. Le scénarios est excellent. Sur toute la série il y a de trois petits battements d'aile vers les saisons 4 et 5 mais rien de bien méchant. Bref, pour ceux qui hésitent, allez-y, ne passez pas à côté! Et si comme moi vous trouvez la saison 1 barbante et décevante, dites-vous qu'il s'agit d'une introduction pour vous préparer à une aventure qui ne peut que vous chambouler! Pour le reste de mes dires, soyez prévenus...


SPOILER - SPOILER - SPOILER - SPOILER - SPOILER - SPOILER - SPOILER - SPOILER
(mais pas trop non plus pour ceux qui liraient quand même ^^)

On part avec Walter, le brave gars qui en bave un peu dans la vie, qui se montre discret, tente tant bien que mal de gagner assez d'argent pour faire vivre sa famille, mais c'est loin d'être du gâteau. Puis il y a l'annonce du cancer. L'objectif numéro 1, c'est de quitter ce monde en laissant assez d'argent à sa famille pour qu'elle soit tranquille. Il se dit que ce n'est qu'une fois, que cela ne se reproduira plus. Et pourtant, comment pouvait-il savoir que sa came remporterait un tel succès? La meth la plus pure du marché, rien que ça! Après l'annonce du cancer, il y a le traitement : chimiothérapie, radiothérapie... un parcours de soin qui coûte une véritable fortune! Un vieil associé dont il s'est séparé lui propose de payer ce traitement. Mais Walter, par orgueil ou par rancune refuse. Et hop! de retour aux fourneaux. 
Bref, en ces début de saison, il est bien souvent question d'argent, de nécessité... mais c'est autre chose qui finit par amener Walter à poursuivre sa cuisine. Il devient Heisenberg, LE cuistot de meth bleue, celle que tout le monde s'arrache. Tout aurait pu être bien plus simple si son beau-frère ne faisait pas partie de la brigade des stups et le traquait sans relâche. 
Et à côté de tout cela, on a Jesse. Jesse le jeune raté, toxicomane, dealer de seconde zone. Il est quoi pour "M'sieur White", au juste? Il le traite sans cesses de nul, de bon à rien, d'incapable. Et pourtant ce duo improbable, c'est à la vie à la mort.
En effet, Walt devient petit à petit un être plutôt abjecte, à juste titre qualifié de "monstre" par son beau-frère qui ne connait pas sa double identité. Et Walt n'hésite pas à sacrifier des vies pour continuer son chemin, pour "préserver sa famille", pour échapper à la Loi... mais Jesse est spécial.
Lorsque Walt regarde mourir sans sauver CETTE personne qui est si chère à Jesse, c'est pour le garder auprès de lui, être sûr qu'il ne sombre pas à nouveau, qu'il ne parte pas. C'est un acte purement égoïste, je dirais que c'est le premier signe d'une longue descente au enfers. Dès ce moment là, il devient sans foi ni loi. Sa relation avec Jesse est incroyable. On sent qu'il est attaché à lui, presque paternel, mais il le traite comme un moins que rien. Jesse est d'une loyauté sans commune mesure envers lui. Les crimes que commet Jesse, c'est pour Walter, selon la volonté de Walter, pour sauver la vie de Walter. De son côté, les seules fois où Walter a vraiment pris des risque (sauf en ce qui concerne sa famille), c'est pour Jesse. Il commet un double meurtre pour lui sauver la vie, il n'accepte de marcher que si Jesse est inclus dans le contrat. Cette relation en est assez difficile à cerner. Et Jesse, lui, contrairement à ce qu'il peut sembler au tout début, est finalement l'être le plus pur de cette histoire. Quand je dit pur, je ne veut pas dire blanc comme neige. Je veut dire qu'il a des principes, une certaine innocence, il fait face à des choses horribles qui l'ébranlent et le détruisent à petit feu. Comme cette fois où il se retrouve au domicile d'un couple de toxicomanes pour récupérer l'argent volé. Son seul et unique soucis au final, c'est de sauver l'enfant perdu dans cet univers apocalyptique. Et c'est dans ces moments là que Jesse est le personnage le plus touchant qu'y ait été écrit.


Parlons de Skyler maintenant. A de nombreuses reprises au cours de l'histoire je l'ai trouvée tout simplement horripilante, exaspérante... je n'en pouvais plus! Et puis elle finit par jouer un rôle plus important, se retrouve impliquée dans cette affaire elle aussi pour "préserver sa famille". Walter Junior, lui, c'est l'agneau de l'histoire. Il a foi en ses parents, il les aime, les soutient, il est de bonne volonté comme c'est pas permis, et j'ai souvent eu de la peine qu'il se retrouve au milieu de cette histoire de fous!
J'ai beaucoup aimé le couple Hank/Marie. Ils ont leurs propres démons. Certaines choses ne sont pas précisées, par exemple ils semblent vouloir des enfants et on suppose que ce n'est pas possible. Marie suit un psychologue depuis longtemps, elle est victime de soucis auquel elle fait face, épaulée par son mari. Hank n'est pas épargné et a mal encaissé certains évènements auxquels il s'est retrouvé confronté dans son travail. Ensemble ils avancent et se battent, et en cela je les ai trouvé touchants et attachants.
Un autre personnage que j'adore... Saul Goodman! Un sacré numéro, et sans lui Walter et Jesse auraient eu de sacrés soucis! Enfin, disons qu'ils s'en seraient moins bien sortis et que la série n'aurait pas fait autant de saisons! C'est grâce à lui que certaines scènes s'en retrouvent plus légères, parce qu'entre le trafic de drogue, les familles brisées et la maladie ce n'est pas toujours la joie.
Il y a bien sur Gustavo Fring et Mike Ehrmantraut qui jouent un rôle capital et très intéressant. Tous deux sont à la fois alliés et ennemis, source de solutions et de craintes... Cette dualité rend leurs personnages riches et les saisons dans lesquelles ils apparaissent des plus passionnantes!
Je parle, je parle, je ne sais même pas si un jour quelqu'un lira tout ça mais après tout le but est que je me fasse plaisir nom d'un castor à roulettes!
 

LA FIN (Spoilers again !!) : ce que j'en ai pensé? C'est dur à expliquer. Les derniers épisodes m'ont glacée d'effroi, angoissée, ils sont sombres et semblent sans issue. La confrontation, que l'on sait depuis le départ inévitable, entre Walt et Jesse est déchirante. Ce n'est que haine et violence. Hank et Marie découvrent la vérité, certes, mais ce qui fait tout basculer c'est lorsque Jesse apprend LA vérité. Lorsqu'il comprend ce qu'il s'est passé avec la fameuse cigarette qui contenait la ricine. C'est comme s'il ouvrait les yeux sur tout, sur la manipulation de Walt, le pouvoir qu'il exerce sur lui. Il veut le détruire et Hank lui propose de l'aider. Walt comprend les intentions de Jesse et met un contrat sur sa tête. Bref, c'est le bazar.
Et c'est comme ça qu'ils se retrouvent tous piégés dans une fusillade et que Hank meurt. Alors que Walt préférait se faire arrêter que voir son beau-frère mourir. C'est le seul moment où une parcelle d'humanité ressurgit chez cet homme damné. Mais pour lui, le responsable c'est Jesse qu'il n'hésite pas à condamner.
Les dernières minutes de la série, je les ai trouvé tout simplement excellente. Le sacrifice, la libération, la rédemption (d'accord, c'est un bien grand mot, mais c'était bien tenté quand même!).
Je regrette qu'il n'y ait pas eu un petit épilogue happy ending. Et puis, je me suis rappelée que c'était Breaking Bad. Que Walt avait fait tout ça pour lui, c'était donc avec lui que l'histoire devait prendre fin.

Petit mot pour terminer ce looooooong article
Je pense sincèrement que Breaking Bad mérite tous ces prix, ces éloges, cet engouement. Finalement, certains pourraient ne rien lui trouver d'extraordinaire! Et pourtant, malgré son côté un peu too much, cette série nous montre des choses vraies qui nous touchent, des moments que chacun peut rencontrer dans une vie, mais aussi que l'homme peut être capable du meilleur comme du pire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire